Alfred JARRY, Eugène DEMOLDER & Claude TERRASSE. Pantagruel. - Lot 21

Lot 21
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Alfred JARRY, Eugène DEMOLDER & Claude TERRASSE. Pantagruel. - Lot 21
Alfred JARRY, Eugène DEMOLDER & Claude TERRASSE. Pantagruel. Environ 1897-1911. Ensemble de manuscrits et de brouillons autographes totalisant 1016 pages. Exceptionnelle réunion de plus de mille pages : manuscrits autographes inédits de Pantagruel, le projet fleuve auquel Alfred Jarry a consacré le plus de temps. Conçu à l'origine comme une féerie mirlitonesque destinée au Théâtre des Pantins, Pantagruel devait progressivement se transformer en pièce lyrique. Une masse énorme de manuscrits "d'une désespérante complexité" (Patrick Besnier) se trouvera réduite, en 1911, sur l'intervention de Claude Terrasse et d'autres collaborateurs, à un mince livret d'opéra bouffe. "On ne comprendra guère ce Pantagruel et la folie de l'entreprise en les considérant rationnellement, comme un livret d'opéra-comique. [...] Pour Jarry, ce fut d'abord un jeu, l'exploration de connivences et de complicités. Il n'y a pas UN Pantagruel, mais, littéralement, cinq ou dix, et, en réalité, bien davantage, comme autant de versions d'un rêve toujours recommencé, véritable work in progress, naissant et croissant de ses propres impossibilités et contradictions. Ni adaptation, ni continuation de Rabelais, pas même une variation sur son univers, Pantagruel en serait plutôt un démontage suivi d'un remontage, une savante détérioration, une destruction amoureuse, à la fois banalisation (mise en mirliton) et cannibalisation de Rabelais. Au fond de l'acharnement déployé par Jarry, on perçoit la volonté d'en finir non seulement avec cette oeuvre particulière, mais avec la littérature tout entière, qu'il tente de ramener à quelque infernale ronde de marionnettes. Ce qui fut incontestablement l'un des grands rêves de Jarry se cache donc derrière le 'produit' hybride publié sous le nom de Pantagruel. Dans ce rêve qui cherchait à dépasser la littérature et le théâtre, Rabelais devenait à la fois un absolu (où Jarry cherchait à se fondre) et un pantin désarticulé (il jouait avec). Pouvaient seuls matérialiser ce rêve quelques milliers de feuillets, de préférence illisibles" (Patrick Besnier). Le millier de feuillets présents ici, savamment triés, classés et commentés par un intime connaisseur de l'oeuvre de Jarry, sont d'un intérêt majeur pour l'étude de cette entreprise de longue haleine. Ils permettent de retracer les différentes étapes de rédaction, depuis les premières tentatives d'adaptation de 1897 jusqu'à l'étape finale, la version jouable mise au point par Demolder et Terrasse. Selon toute ressemblance, ils proviennent, pour l'essentiel, de "l'énorme paquet de papiers, dans lequel étaient inextricablement mélangés brouillons illisibles au crayon, brouillons lisibles à l'encre, copiages et recopiages de différentes versions, sans ordre ni numérotation", confié au début des années 50 par la librairie Matarasso à Emmanuel Peillet alias Sainmont. Connu par l'unique analyse publiée par ce dernier dans le quinzième Cahier du Collège de Pataphysique (1954), cet ensemble a depuis disparu de la circulation. Sainmont rapporte en avoir tiré un manuscrit de 96 feuillets, mis en vente dans le catalogue de la librairie Matarasso en 1952. Il s'agit selon toute vraisemblance de la version quasi complète de la 2e version décrite ci-dessous, totalisant 105 pages. A cet ensemble s'ajoutent trois manuscrits et trois synopsis de la dernière version provenant de la collection Noël Arnaud (acquis en vente publique le 20 juin 2005, lot 232.) Détail, selon la classification employée par Sainmont et Besnier divisant la genèse en trois étapes : Version 1 (1897-1901) destinée au Théâtre des Pantins ; elle a reçu le concours de Willy. - Premiers fragments et brouillons, 27 pages in-8, manuscrit autographe à l'encre avec parties ajoutées au crayon ; - Brouillons autographes, 14 pages in-folio ; - Première rédaction, très proche de l'oeuvre rabelaisienne dans le langage et la forme : manuscrit autographe de 43 pages in-8, y compris un décompte de la main de Terrasse d'une hypothétique représentation ; - Troisième rédaction, en vers, modernisée à la demande de Claude Terrasse, 57 pages, la plupart in-folio : mise au propre avec ajouts et corrections. 30 pages de la main de Jarry (prologue, 1er et 2e actes), soigneusement mis au propre avec didascalies et noms des personnages soulignés en rouge ; 22 pages attribuées à Mazade ; contient le plan de Claude Terrasse reproduit dans l'Almanach du Père Ubu 1899, avec, au dos, le programme du Théâtre des Pantins de la rue Ballu (2 pages in-folio). "Il est de fait que les manuscrits des rédactions modernisés de la I[ère] version sont tous incomplets. On n'y trouve que le Prologue et le 1er Acte soigneusement écrits avec des soulignements à l'encre rouge. A tel point que nous avons pu nous demander si la fin avait été jamais entièrement rédigée" (Sainmont, Cahier de Pataphysique n° 15, 1954, p. 26). Ve
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