Féerie de la couleur
Les ventes aux enchères réservent de sympathiques découvertes. Celle-ci en est une belle illustration qui met sur le devant de la scène l’œuvre d’Henri Hélis, né en Sologne, installé à Paris, et dont les œuvres furent exposées jusqu’en 1930.
«M. Hélis est un paysagiste de talent, expert à noter les reflets de l’aube sur des étangs comme sur la féerie lumineuse d’un soir parisien», écrit Gustave Kahn dans Le Quotidien du 25 janvier 1924. Fidèle des salons parisiens, où il côtoie l’avant-garde de la peinture sans s’inféoder à aucun mouvement, Henri Hélis fréquente Paul Signac et Maximilien Luce. Comme lui, ces artistes ont fait du paysage leur thème de prédilection. La Sologne, la région parisienne, la Belgique, la Bretagne notamment l’invitent à la contempla- tion, et constituent de beaux prétextes à ses recherches sur les couleurs et la vibration de la lumière. Des teintes éclatantes succèdent à des tons délicats après la Première Guerre mondiale. Suffisamment fortuné, il vend peu. Son fonds d’atelier, conservé par son fils, est racheté pour partie par une associa- tion et exposé à Romorantin, ville natale d’Henri Hélis, une monographie venant brosser le portrait de ce peintre méconnu. Une centaine de paysages et souvenirs de l’artiste viennent sous le marteau, emmenés par Printemps fleuri en Seine-et-Oise exposé au Salon des artistes français en 1901 (1 500/2 000 €) et Soir du 14 juillet près de la porte Saint-Martin (800/1 200 €, voir photo). Comptez de 100 à 600/800 € pour emporter des vues de jardins, bords de mer en Bretagne, paysages de la région parisienne ou de Sologne.