UN LABEUR ENSOLEILLÉ
UN LABEUR ENSOLEILLÉAvec cette laveuse peinte à Villeneuve-sur-Yonne, Francis Picabia livre une étape de son long cheminement vers la modernité picturale.
Vous l’avez déjà lu plusieurs fois dans nos pages : avant d’être ce maître du XXe siècle qui par certains aspects n’avait rien
à envier à Picasso, Francis Picabia a eu une jeunesse regardant du côté de l’impressionnisme. L’article de la Gazette n° 36
en page 59 revenait sur cette période du peintre, celle du tout début des années 1900 et qui lui valut ses premiers succès. L’engouement ne se dément pas et cette Laveuse, Villeneuve-sur- Yonne, datée 1906, relevait la tête sur son labeur à 143 000 €. Elle était déjà passée sur les cimaises de Drouot, le 8 mars 1909, où elle avait obtenu 160 francs (soit 683 € en valeur réactualisée) étant acquise par les descendants de René Goblet (1828-1905) et Charles Courrejolles (1842-1903), beaux-frères et serviteurs de l’État. Dans cette peinture, si on retrouve une thématique souvent développée par Pissarro, c’est surtout la correspondance avec la touche fragmentée et lumineuse de Sisley qui est prégnante. Son approche de la nature est en adéquation avec les concepts de la fin du XIXe siècle : l’artiste la traite comme une expérience émotionnelle, exprimée de façon subjective dans une synthèse de formes et de couleurs, et non comme une pure reproduction. Et de fait, il y a dans cette toile une vibration intérieure qui lui donne vie.
Francis Picabia (1879-1953), La Laveuse, Villeneuve-sur-Yonne, 1906, huile sur toile, 55 x 68 cm.
Adjugé : 143 000 €
MARDI 17 OCTOBRE, SALLE 2 – HÔTEL DROUOT. LEDUCQ MAISON DE VENTES AUX ENCHÈRES OVV. CABINET MORIN-WILLIAMS.